Le lit conjugal

52 06 22
Cependant je m'attarde dan la couche conjugale, seul réconfort parfois à ma plus grande honte. Je feuillette le journal qui traînait au sol dans la plus pure tradition du vaudeville. Un article contre l'extrême droite me met en joie, plus tard je m'en repentirai. « La France remonte la pente ». Je ne crois pas. Ce n'est pas en dressant des potences au sommet des côtes que l'on redresse un pays. Les bites des pendus, dit-on, se redressent. Mais qui voudrait l'essayer ? On repeint en jaune clair les bois de justice. Pas encore les vits pendants. Nous éprouvons la joie de vivre, même sans érection visible. Il en existe une interne en effet, qui fait bien nos affaires. À côté de moi, mon épouse allongée peut attendre.
Ce sont les sensations, vagues ou vives, d'un qui se réveille, échappant à la mort de son nom et de sa personne. Se marier n'est qu'un long renoncement. Une longue tyrannie d'autant plus forte qu'elle est imaginaire. Elle s'augmente de tous les fantasmes élaborés dans les cerveaux des trop penseurs. Arielle à côté de moi ne dit pas autrement. Nous soupirons, accablés de fatalité humoristique, en proie au lourd chagrin réciproque. Qu'il est dur de sortir de cage.

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