Résurrection de Namouna !
Personne
du cortège n'est travesti. Est-ce que l'on distribue sur place les
déguisements, ne fût-ce qu'un domino ? Tout cela s'épaissit,
fait masse, par l'étroitesse d'un chemin de halage vers le nord. À
gauche par miracle se dégage une petite place de parking rustique ;
je prends la place d'un quitteur, qui se perd dans l'agglutinat. « Et
si nous repartions cherche sa voiture personnelle ? »
propose Arielle. Nous la placerions contre la tienne, et chacun de
nous serait libre ». Poursuivant ses réflexions sur les
femmes, Jojdh ou Fier-Cloporte ou moi nous demandons si elles ont usé
bien rationnellement de toutes leurs nouvelles libertés. Ainsi,
cette demoiselle italienne Mantoni, ex-Mantovani (rectification
médiévale) se grattait-elle frénétiquement le cul, à s'en
lacérer, pour éviter que je la sodomisasse, ce qui n'était pas
dans mes intentions.
J'aimais
sa large face blême et sa voix de nez. Celle d'Arielle est
embrouillée, flûtée, Deux traversières qui se recouvrent chez
Debussy, sur fond de piano. Remontée de la rue Lepic à Paris, rue
Lepic, rue à pic. Au sommet trône un petit château vinicole.
Je le croyais rue de Sèvres. Un jour nous reverrons le bon vin de la
capitale. Devant nous un véhicule allemand, derrière un japonais,
kanji Tama de Tokyo. Je connais bien cet itinéraire, mais
dans l'autre sens. De l'autre côté la rue doit redescendre, si j'ai
bonne mémoire. Mais ce n'est plus qu'une chaussée d'un coup très
irrégulière, qui s'enfile sous un tunnel bas, confectionné avec
des plaques de ciment plutôt instable… Pas le choix :
descendre, ramper dans la fiente d'oiseaux cavernicoles ou de
chauve-souris.
Des
femmes abandonnent leurs vélos, se glissent là-dessous – pas moi,
je n'irai pas, je resterai ici, dans mon lit souillé par le cyclone
de New Orleans, Katrina. Nostradamus faisait à ce sujet, comme
toujours, des prédictions sinistres interprétables à l'infini.
Commentaires
Enregistrer un commentaire