Namouna de Troyat
"Une femme est comme votre ombre : courez après, elle vous fuit ; fuyez-la, elle court après vous." Telle est l'épigraphe placée par Musset en tête de son vaste poème galant Namouna. C'est aussi le titre d'un roman d'Henri Troyat, né en 1911, qu'il publia en 99 à plus de 85 ans. Ceci exlique peut-être le manque de conviction avec lequel nous avons abordé ce roman. Il ne fait pas partie de ses cycles, Viou, le Moscovite ou Gospoda zanaïet - Dieu sait - quelles "Eygletières". Le citoyen Tarassov s'est en effet longuement épanché dans une polygraphie peu ou prou incontinente, et finit dans la peau d'un Académicien. Dans Namouna, nous sentons la fatigue. Un nommé Petitberthier, fils de son père garagiste de luxe, épouse Alix, fille de bonne famille et d'une grande brûlée. Il a toujours obéi à son père, sans y voir le moindre problème : papa a toujours raison. Il a examiné la fiancée de son fils, et lui a conseillé de